Si nous sommes des « visiteurs » réguliers de Monaco, c’est pourtant la première fois que nous couvrons le salon Motor Legend. Très différent de l’autre événement monégasque, le Top Marques, celui-ci se veut axé sur les anciennes et fait la part belle aux élégantes carrosseries. L’année 2014 était la cinquième édition du salon tandis que la partie Motor Show, qui présente les dernières nouveautés des constructeurs, en est à la septième.
Quelques jours avant l’ouverture, nous envoyons un mail à l’équipe organisatrice qui nous accrédite malgré notre demande tardive : chapeau ! Nous décidons de nous y rendre le dimanche car un concours d’élégance se déroulera l’après-midi. Nous partons tôt, histoire d’arriver vers 10h dans la Principauté. Le temps est magnifique, ce qui augure une belle journée ! Petit passage par le Casino avant toute chose, mais c’est calme pour le moment. Seule une Ferrari 458 Speciale trône à quelques mètres. Nous tenons à préciser (au cas où) qu’il y aura quelques photos de spotting dans cet article, ne nous en voulez pas.
Nous décidons de descendre vers le port et d’attaquer le salon. Après un passage par l’accueil pour récupérer nos accréditations, nous entrons. Le premier stand rend hommage à la marque Alpine, avec notamment cette A610 Turbo dans une configuration très originale, une A106 préparée pour la compétition et bien évidemment des A110/A310.
Changement d’ambiance un peu plus loin avec la célébration du cinquantenaire d’un modèle mythique, la Mustang. A noter la présence d’une Mustang III grise de 1979, modèle que nous n’avons pas l’habitude de voir en France.
Juste à côté, un magnifique trio de Ferrari nous attend. On commence par la 458 Speciale cette fois-ci sans bande centrale, notre deuxième donc en quelques minutes. Les modifications esthétiques par rapport à l’Italia sont nombreuses, impossible de les confondre !
Ensuite, c’est une F40 également rouge qui s’offre à nous. Elle attire toujours les regards…
Et enfin, une Enzo revêtue de la même teinte que les autres est sagement garée. A elles trois, la puissance cumulée dépasse les 1700 ch !
Mais le salon Monaco Motor Legend n’est pas qu’un rassemblement de voitures sportives ou élitistes. La preuve avec ces deux-roues de diverses sortes.
Poursuivons la visite avec une française à carrosserie spéciale. Cette Delahaye 107 M de 1928 a reçu une carrosserie spécifique voulue par son propriétaire en partant d’un châssis nu et de pièces mécaniques. Le résultat est plus qu’original.
Choc de gabarits entre cette Ford Custom de 1950, le même modèle que celui impliqué dans l’accident de James Dean en 1955, et cette Fiat 500 F de 1970.
Comme dit au début de l’article, la partie Motor Show du salon expose des voitures récentes voire nouvelles. Ici, une Fisker Karma.
Mais revenons à la partie qui nous intéresse. Les italiennes au cheval cabré sont encore en nombre cette année, à l’image de cette 250 GT Cabriolet Pininfarina Série II de 1963.
Autre cabriolet mais d’outre-Manche cette fois, avec une Bentley Corniche Convertible de 1992 portant une couleur très originale.
Approchons ensuite d’un stand de qualité, celui de Passion Automobiles 06, qui présentait quatre Porsche exceptionnelles.
Commençons par la 906. Portant le numéro de châssis 149, elle ne présente hélas pas un historique conséquent. En effet, dès sa première course, elle aurait subi un grave accident frontal. Après plusieurs années à l’état d’épave, la voici aujourd’hui reconstruite en parfaite condition avec son moteur d’origine N°906-144. Peut-être la reverra-t-on dans des courses historiques puisque elle est à vendre.
Chaque détail est vraiment magnifique.
La seconde voiture est mythique dans l’histoire de Porsche. Cette 911 RSR surnommée « Mary Stuart » a terminé 4ème des 24 Heures du Mans 1973 aux mains d’Herbert Müller et de Gijs Van Lennep. Portant le numéro de châssis 0686, elle diffère des autres RSR par son aérodynamique particulière, notamment à l’arrière. Elle est toujours peinte dans sa livrée Martini Racing de 1973 et est en parfait état.
La troisième est une 911 S/T également en parfaite condition. Malheureusement, nous ne savons que peu de choses à son sujet, si quelqu’un pouvait éclairer notre lanterne…
Terminons par cette sublime 356 A Carrera GS de 1957.
Dirigeons nous ensuite vers la seconde partie du salon. Celle-ci regroupe les voitures qui seront jugées au concours d’élégance. Quelques-unes d’entre elles proviennent de la collection du lituanien Saulius Karosas, dont cette Horch 670 Cabriolet de 1931. Saulius Karosas se lance dans la voiture de prestige dans les années 1980, lorsqu’il fonde la société SK-Impex en 1986 aux États-Unis. Après la chute du mur de Berlin, il rapatrie la société chez lui en Lituanie et décide de se développer au travers de l’Europe. La première voiture qu’il achète est une Mercedes 500 K carrossée par les associés allemands Erdmann & Rossi. De là va naître une passion puisque aujourd’hui, sa collection compte une vingtaine de modèles prestigieux, la plupart portant une carrosserie construite par Erdmann & Rossi. La Horch ci-dessous fait partie des modèles non carrossés par le duo berlinois.
De même que cette Horch 853 A Sport Cabriolet de 1938. Notez la longueur de l’empattement ! Le poids dépasse les 2500 kg.
Cette Packard Twelve Sport Cabriolet de 1937 ne fait pas partie de la collection Karosas mais offre des dimensions aussi impressionnantes que les Horch précédentes. Nous tenons à préciser que les voitures seront dans un cadre plus photogénique lors du concours d’élégance, ne vous inquiétez pas.
Juste à côté, une Delahaye 135 MS Cabriolet Guilloré de 1948 est sublime dans cette teinte crème assortie à un intérieur marron.
Direction les États-Unis avec cette Ford Thunderbird 1956 ayant appartenu à l’actrice Audrey Hepburn.
Restons dans le pays de l’Oncle Sam avec une rare Kellison J4R. Jim Kellison, un pilote de chasse, rêvait de se lancer dans l’aventure automobile. Très inspiré par l’aviation et par le développement des matériaux légers, il décide de créer sa marque. Ses modèles offrent une aérodynamique très étudiée et utilisent des carrosseries en fibre de verre. La plupart de ses voitures seront équipées de V8 Corvette, comme c’est le cas de celle exposée ici.
Autre modèle exotique, ce prototype français Guidobaldi daté de 1939. Cet exemplaire unique offre une particularité : le châssis est à système pendulaire, c’est-à-dire qu’il reste fixe pendant que les quatre roues s’inclinent dans les virages. De plus, il est équipé d’un moteur à 8 cylindres en étoile (!) de 1500 cm3 monté à l’arrière et développant environ 170 ch. Les 200 km/h étaient alors possibles.
Quittons l’ambiance course pour tomber dans l’élégance britannique avec cette Aston Martin DB4 Cabriolet de 1964.
Puis voyage dans le temps avec l’aînée de cette édition : une Delage Type AI de 1914 dans un état qui laisse rêveur.
Nous quittons momentanément le salon pour une séance de spotting. Nous croisons d’abord cette Audi R8 avec un aileron monté à l’arrière.
Puis sur une BMW Z8 sur la place du Casino.
Même endroit pour cette Aston Martin Vanquish dernière génération.
Ensuite, nous descendons vers l’épingle du Fairmont. Nous attendons quelques minutes à cet endroit mais rien d’intéressant ne passe. Soudain, une supercar rouge fait son apparition. Il ne s’agit ni plus ni moins de la dernière Ferrari baptisée LaFerrari. Cela fait quelques jours qu’elle tourne sur Monaco, cela aurait été dommage de la rater.
Passage par la concession Ferrari où une autre LaFerrari est exposée, ainsi qu’une 458 Speciale, notre troisième aujourd’hui.
En remontant vers le Casino, c’est cette fois une F12 noire qui fait son apparition. Décidément, c’est une journée Ferrari !
L’heure du concours d’élégance approchant à grands pas, il est temps de prendre la direction du port. En chemin, nous découvrons cette 911 T immaculée.
Nous arrivons quelques minutes en avance, les dernières retouches sont apportées au concours. Nous trouvons une place juste derrière le cordon de sécurité et dans un angle qui permet d’admirer les voitures.
Et c’est parti ! La première à s’avancer est cette Rolls-Royce Silver Cloud III Saloon.
Suivie par la Delahaye 135 MS Cabriolet Guilloré. Notez que les propriétaires à l’intérieur sont vêtus eux aussi avec élégance.
La suivante est la plus ancienne des voitures exposées aujourd’hui, la Delage AI. Comme pour la Delahaye, les occupants jouent le jeu jusqu’au bout. C’est toujours appréciable et agréable.
Au vu de la météo presque estivale, il doit faire bon à bord de la DB4 Cabriolet.
C’est au tour de la Packard Twelve de s’avancer. Elle est vraiment imposante et la peinture bleue qui tire sur le violet est magnifique. Elle porte le numéro de châssis 1035-288 et était à l’origine une limousine. Mais au vu de son état médiocre au moment de l’achat, son propriétaire a préféré lui greffer une carrosserie phaéton sur mesure.
Les deux Horch de la collection Karosas font leur entrée. L’occasion de mieux les découvrir que sous le barnum.
Deux modèles « décapsulés » entrent en scène. Une Jaguar Type E Cabriolet S1 de 1962 ainsi qu’une Maserati Mistral Spider de 1970.
C’est ensuite au tour de cette Bentley Mk VI Saloon. Portant le châssis N°B262LJ, elle est la 28ème des 36 Saloon à avoir reçu une carrosserie Mulliner en aluminium en 1951.
La Ford Thunderbird ex-Hepburn pose ses roues sur le tapis rouge elle aussi.
Nous n’avions pas pris cette Delage DMS de 1931 tout à l’heure, l’erreur est réparée.
Une nouvelle fois, les propriétaires ont joué le jeu. Monsieur montre comment se comporter tel un gentleman à l’époque : il descend côté droit, passe devant l’auto, ouvre la porte à Madame côté gauche et l’aide à descendre. Bravo à eux !
Le clou du concours d’élégance était la présence d’une Lamborghini Miura P400 S de 1969 dans son état d’origine.
Restons dans les coupés avec la Kellison J4R. La ligne est vraiment incroyable, avec un capot plutôt long et un arrière très court.
Nous partons quelques minutes avant la fin du concours afin de photographier les voitures dans les rues monégasques. Malheureusement, nous ne partons pas suffisamment tôt pour espérer les voir dans l’épingle par exemple. Nous décidons donc de rester au niveau de l’église Sainte-Dévote. Les premières pointent le bout de leur nez.
La Rolls Silver Cloud ouvre le bal.
Suivie par la doyenne de l’événement. Madame semble avoir du mal à garder le chapeau sur la tête ! En tout cas, voir un véhicule centenaire dans la rue distille un énorme parfum de nostalgie et laisse rêveur…
Nous nous répétons, mais cette Delahaye est sublime.
Voir une Horch sur une route est également un choc, il serait inconcevable de nos jours d’avoir une voiture avec un empattement aussi long !
Deux cabriolets se suivent, la DB4 et la Type E.
La Miura apparaît au loin, il faut se mettre en place pour ne pas se rater.
La Delage DMS ne ménage pas ses efforts avant de gravir la montée de Sainte-Dévote.
Un bruit de V8 se fait entendre. C’est la Kellison J4R qui répète ses gammes. Sous cet angle, on a l’impression que le conducteur est littéralement assis sur le train arrière.
Les occupants de la Thunderbird, eux, préfèrent cruiser tranquillement, le coude à la portière.
Les dernières voitures de la parade arrivent. Ce sont deux visions du haut de gamme qui s’affrontent entre la Bentley et la Horch.
Nous ne savons pas quel parcours les voitures empruntent, donc un moment de flottement survient. Mais tout à coup, quelques instants plus tard, nous voyons celles de tête revenir par le port. C’est la course pour essayer de se placer quelque part. C’est la dernière chance de photographier la Miura.
Idem pour la Horch 670.
La parade finie, nous décidons de refaire quelques photos de spotting. Une 997 GT2 se dirige vers la place du Casino.
La lumière commence vraiment à diminuer. Mais impossible de louper cette Ferrari FF, même dans l’obscurité.
Cette édition du Monaco Motor Legend était une réussite, avec de jolis modèles divers et variés. De plus, la météo clémente a permis de profiter pleinement de la journée.
Nous reviendrons sûrement l’année prochaine ! Nous tenons une nouvelle fois à remercier comme il se doit l’équipe organisatrice du salon qui nous a fait confiance et a accepté notre demande malgré un envoi de mail tardif de notre part.
Pour l’heure, rendez-vous dans quelques jours pour un article sur l’Avignon Motor Festival !
http://www.monaco-motor-legend.com/